Olivier Abautret.
Ligue 2. Lorient - Niort, lundi (20 h 45). Le milieu de terrain, âgé de 22 ans, a tout d'abord été enrôlé par Niort. Il a ensuite été prêté à Fontenay-le-Comte pour atterrir au FCL.
Franklin Wadja n'avait que 18 ans, en juin 2013, quand Karim Fradin, le manager des Chamois Niortais, est allé le chercher à l'école des Brasseries de Douala d'où sont sortis, entre autres, des joueurs comme Samuel Eto'o ou Vincent Aboubakar.
Les Chamois, au départ, misaient sur ce solide gaillard d'1,85 m, et lui faisaient signer un contrat de stagiaire pro. Au revoir l'Afrique, vive le championnat français. Enfin amateur. « J'ai fait deux ans à Niort, indique Franklin Wadja qui est arrivé à l'intersaison au FCL. Au terme de la deuxième année, j'ai été prêté à Fontenay. La première année, j'ai beaucoup joué à Niort. La deuxième année, j'ai eu un début de pubalgie, ça m'a écarté pendant trois mois. Je suis revenu, le groupe marchait bien, c'était difficile de m'imposer et, à la fin de la saison, j'ai eu des douleurs au genou, du coup Niort ne misait plus sur moi et m'a prêté à Fontenay, en CFA. »
Lors de sa première année en Vendée, Franklin Wadja a de nouveau connu des soucis de santé, du coup Niort ne s'intéressait plus à son ex-pépite. « Je suis venu en France car Niort était le seul club à s'intéresser à moi. J'ai donc signé deux ans comme stagiaire. C'est un club qui venait d'obtenir le statut professionnel avec le centre de formation qui venait d'être créé. Je m'entraînais avec le groupe pro et je jouais en DH. Ça m'a permis d'apprendre, il y avait le changement de culture, de nourriture, il fallait s'adapter à l'hiver, ce n'était pas évident au début. »
Un rêve devenu réalité
Mais malgré tous ses pépins physiques et le mal du pays, le milieu de terrain s'est accroché et vit aujourd'hui un conte de fées au FC Lorient. « J'ai de très bons souvenirs à Niort, surtout la montée lors de ma première année de DH en CFA 2. Je me souviens également de mon premier match amical, j'étais surclassé avec l'équipe pro, on avait gagné 2 à 0. »
C'est là que son compatriote Didier Lamkel, déçu par le projet sportif proposé par Lille, l'a rejoint. « Je m'entends très bien avec Didier, mais il y a d'autres jeunes de l'époque avec qui j'étais au centre de formation : Quentin Bena notamment, on discute de temps en temps. Avec Didier Lamkel, on a été formé ensemble dans la même équipe de foot à Douala. Il est passé par Lille, tout d'abord, il a signé à Niort ensuite. Il joue beaucoup. L'an passé, il a fait presque 27 matches et il a marqué trois buts. Cette année, il a deux buts au compteur. C'est un milieu offensif, il est utilisé sur les côtés, mais il peut jouer avant centre. On a fait la même formation, on a la même culture, on a presque la même éducation. Ça fait plaisir de le revoir, dommage que ce soit mon adversaire. »
Le néo Lorientais, dès qu'il le peut, jette un oeil sur l'écran de télévision pour regarder son ancien club et pour juger la prestation de Didier Lamkel. « Niort est plutôt sur une bonne dynamique. Ils ont gagné leurs derniers matches de championnat et restent sur une victoire en amical contre Nantes (2-1), c'est une équipe qu'il faut prendre au sérieux. Ils sont très bons défensivement et dès qu'ils commencent à jouer ensemble, il faut faire attention. Et ne pas s'attarder sur leur classement. D'ailleurs, ils ne sont pas loin derrière nous... »
Niort reste à quelques longueurs des Merlus qui veulent reprendre leur marche en avant après deux revers et un nul en championnat. «On a besoin de prendre des points, et surtout de retrouver notre esprit collectif. À nous de travailler ensemble, de gagner des matches, on retrouvera ainsi la confiance. Car après l'expulsion de Matteo Guendouzi et la défaite à Auxerre, on a pris un coup. Après, il faut retrouver le réalisme qu'on avait devant le but et être plus décisif. Défensivement, c'est là où on pèche le plus aujourd'hui. »
Wadja sera en concurrence lundi avec Guendouzi qui refait surface après avoir purgé ses deux matches de suspension. « Avec Mattéo, c'est une concurrence saine. On travaille ensemble au quotidien. Après, c'est au coach de faire ses choix. Nous, on se donne les moyens pour être performant le jour du match. Si je vois un défaut chez lui, j'essaye de lui en parler et inversement, on discute, c'est plutôt simple. »